[Groupe EBRA] La très grande faiblesse de l’Europe
Alexandre Saubot a répondu aux questions de Francis Brochet à propos de l’accord commercial conclu entre les Etats-Unis et l’Europe. Cette interview est parue 29 juillet dans les différents titres du groupe EBRA (Le Progrès, Les DNA, L’Est Républicain…).
Le Président de France Industrie alerte sur la fragilité industrielle de l’Europe. Face à un accord commercial jugé déséquilibré, il exprime son inquiétude : « cet accord révèle la très grande faiblesse de l’Europe. » Tout en reconnaissant qu’« il y a du bon et du mauvais, selon les secteurs ».
Alexandre Saubot se penche sur les conséquences concrètes d’un tel déséquilibre : « un marché américain rendu moins accessible risque d’amener certains industriels à produire davantage aux États-Unis, pour mieux vendre sur place, sans garantie que le marché européen puisse absorber ce qu’ils produisaint en Europe à destination des Etats-Unis. » Cela pourrait se traduire par une baisse de la production en Europe, si aucun mécanisme de protection ou d’adaptation n’est mis en place.
Il insiste sur l’urgence pour l’Europe de définir un véritable agenda de simplification et de compétitivité, notamment face à une conjoncture monétaire défavorable : « la baisse de la valeur du dollar pénalise les produits européens. »
Interrogé sur les menaces commerciales, Alexandre Saubot élargit le débat : « le vrai sujet est de savoir si l’Europe se veut industrielle et souveraine. » Il appelle à une réaction ferme face à toutes formes d’agressivité économique, des États-Unis ou de la Chine : « l’Europe doit être capable de se protéger contre toutes les actions commercialement agressives. »
Enfin, à la lumière du sommet UE-Chine qui s’est soldé par des résultats limités, il conclut : « le monde devient beaucoup plus conflictuel. L’Europe doit être capable de faire valoir ses intérêts, industriels en particulier. »