[Les Echos] Décarbonation : les industriels entrent dans le dur du sujet
A l’occasion de la parution d’une étude du think tank La Fabrique de l’industrie à propos de la décarbonation industrielle en France et en Allemagne, Ninon Renaud a interrogé Alexandre Saubot, Président de France Industrie.
Cette étude fait apparaître un niveau de décarbonation de l’industrie plus avancé en France. Les émissions industrielles directes des principaux secteurs sont assez similaires entre les deux pays, l’avantage tricolore tenant principalement au mix électrique, parmi les plus décarbonés d’Europe. Une carte à jouer à l’heure de l’électrification de l’industrie mais qui s’est heurtée à la crise énergétique et aux incertitudes sur les prix de l’électricité en France, notamment à partir de la fin de l’ARENH en 2026.
« La décarbonation est une priorité pour l’industrie française, des engagements ont été pris et les attentes des clients n’ont pas changé mais la capacité des industriels à exécuter leurs engagements est devenue un vrai sujet » explique Alexandre Saubot.
Interrogé à propos de la même étude, par Isabel Malsang de l’AFP, Alexandre Saubot a précisé « il y a des secteurs qui ont été fragilisés par l’explosion des prix de l’énergie et par l’intensification de la concurrence chinoise et qui n’ont plus les moyens qu’ils imaginaient il y a quelques années pour assumer leur part de financement d’une transition lourde. [Aujourd’hui, le secteur automobile] est fragilisé par les incertitudes sur la concurrence chinoise, et des craintes sur la vitesse de déploiement et de la demande sur les véhicules électriques. La chimie est bien impactée par la remontée des prix de l’énergie par rapport à ce qui se peut se faire Amérique et en Chine ».