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Territoires d’industrie – Entretien avec Alexandre Saubot, président de France Industrie

7 mai 2021 – L’équipe des Territoires d’industrie s’est entretenue avec Alexandre Saubot, Président de France Industrie. Cette interview a été publiée dans de la Lettre d’information du mois de mai 2021 des Territoires d’Industrie.

Dans ce contexte de la crise sanitaire, comment analysez-vous la situation de l’industrie française ?   À quels enjeux prioritaires doit-elle répondre aujourd’hui ?

À l’occasion de cette crise sanitaire, l’industrie française a montré qu’elle était à la fois réactive, se remettant en ordre de marche en quelques semaines, indispensable à l’exercice de notre souveraineté et résiliente comme le montre le rebond dès le début de 2021 de ses dépenses d’investissement, même si certains secteurs importants, comme l’aéronautique ou l’automobile connaissent encore des difficultés.

Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de rebond économique durable sans relance ambitieuse de l’industrie. Les choix faits par le gouvernement de consacrer plus d’un tiers des crédits du plan de relance à l’industrie, notamment en territoires et vers les PMI va dans le bon sens. Il nous appartient d’accompagner nos entreprises industrielles vers les guichets et dispositifs pour que l’argent mis sur la table irrigue au plus vite notre économie.

2021 sera pour l’industrie une année de grands chantiers avec plusieurs priorités : l’innovation, le numérique, la transition écologique et la préservation des compétences. Pour moi, Président de France Industrie et aussi patron d’une ETI, ce sont de grandes occasions pour rebattre les cartes, pour faire plus d’industrie dans notre pays et pour rattraper une partie du retard accumulé ces dernières décennies. Le Plan de relance a permis de parer à l’urgence, d’anticiper la reprise et il faut désormais prévoir la phase de reconquête.

« Territoires d’industrie » rapproche élus et industriels des territoires pour répondre aux défis auxquels sont confrontées les entreprises industrielles localement. Comment percevez-vous l’avancement du programme depuis son lancement fin 2018 ?

Pour retrouver une industrie forte, nous avons besoin de tout le monde : des petits, des moyens, des grands industriels, et surtout de toutes les idées. On voit émerger à la fois des startups dans la deeptech pré-industrielle, des PMI qui ont un vrai savoir-faire et une forte réactivité, des ETI qui exportent et qui contribuent à réduire notre déficit commercial, et des grands groupes puissants, qui portent les couleurs de l’industrie française aux quatre coins du monde.

L’ensemble de notre écosystème en prend conscience : les consommateurs, le gouvernement, les partenaires sociaux et les dirigeants en territoires. Le programme « Territoires d’Industrie » a démarré modestement car il a fallu qu’il démontre sa valeur-ajoutée, que des écosystèmes locaux se forment sur chaque Territoire labellisé, et qu’ils se mettent en mouvement autour de projets territoriaux. Depuis 2020, le Plan de relance a trouvé dans ce dispositif en expansion un levier d’action très important, car il traite des thématiques d’ancrage de l’industrie sur le terrain : l’accès au foncier, le déploiement des compétences, les infrastructures, ou les relocalisations… Le programme « Territoires d’industrie » ainsi boosté constitue un élément important pour accompagner la réindustrialisation de notre pays.

France Industrie s’appuie sur un réseau de référents régionaux ; pouvez-vous préciser leur rôle ? Comment voyez-vous les synergies possibles entre ce réseau et la communauté « Territoires d’industrie » ?

France Industrie a toujours affirmé le rôle majeur de l’industrie en région : en première ligne sur l’emploi local, la formation professionnelle et l’apprentissage et une forte participation à l’équilibre économique et social de nos territoires. C’est pourquoi dès 2018, date de création de France Industrie, un réseau de 12 « collectifs France Industrie » a été mis en place dans chaque région métropolitaine. Pilotés par des chefs d’entreprises, ces collectifs sont de véritables lieux d’échanges qui favorisent le partage des bonnes pratiques entre les branches industrielles (métallurgie, chimie, plasturgie, matériaux, textile, agroalimentaire, énergies, santé, pétrole, ameublement…). Ils portent la voie unifiée de l’industrie qu’ils font avancer en siégeant dans les comités d’accélération du Plan de relance, et en travaillant au quotidien avec l’Etat déconcentré, les services de la Région et les parlementaires régionaux. Deux sujets sont partagés avec les Territoires d’industrie : l’accélération et la numérisation des PMI, l’emploi et les compétences.

Lire l’entretien sur le site de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires.