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[BFM Business] Le Journal

Invité ce 30 juillet sur BFM Business, Alexandre Saubot a livré une analyse lucide et préoccupée du nouvel accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis. Il a pointé un déséquilibre structurel dans ce texte encore en cours de finalisation, estimant que l’Europe y sortait perdante. « Les Américains vont avoir accès de façon supplémentaire à de nombreux secteurs européens, alors que les Européens ne procèdent à aucune mesure réciproque », a-t-il dénoncé, y voyant une nouvelle illustration de « la faiblesse de l’Europe dans la guerre économique qui se joue avec la Chine et les États-Unis ».

Au-delà du déséquilibre commercial, le président de France Industrie s’inquiète des conséquences concrètes de cet accord pour l’industrie française, qui subit déjà un environnement économique dégradé. Il rappelle que l’euro s’est considérablement renforcé face au dollar — avec une baisse de 15 % de la devise américaine depuis le début de l’année — ce qui constitue selon lui « un choc de compétitivité négatif » qui affectera de nombreux secteurs industriels en France et en Europe.

Face à cette situation, il appelle à une réaction ferme de la part de l’exécutif français et européen. Il plaide pour une stratégie industrielle plus offensive : « Ce que nous attendons, c’est une politique de simplification et de compétitivité autour de la défense de l’industrie européenne. » Il insiste également sur la nécessité de clarifier au plus vite les détails de l’accord, encore trop flous, pour que les intérêts industriels européens soient réellement protégés.

Certaines filières, comme l’aéronautique, semblent épargnées et peuvent se réjouir, mais d’autres secteurs essentiels à l’économie française apparaissent comme oubliés ou insuffisamment défendus dans l’état actuel du projet. C’est le cas notamment des vins et spiritueux, mais aussi de la cosmétique, de la mécanique ou de l’automobile, où les inquiétudes sont vives.

En conclusion, Alexandre Saubot appelle à une prise de conscience politique plus large : « On est en guerre commerciale, en guerre économique. Dans ce contexte nouveau, l’Europe doit absolument s’adapter à un monde conflictuel, faire valoir ses intérêts de façon beaucoup plus forte, en particulier ses intérêts industriels, qui sont le seul et premier gage de notre souveraineté économique dans la durée. »